29 décembre 2005

Devinez où j'irai jamais...?


Au Pakistaaaaaan!

Pays magique, qui peut faire rêver, aux paysages enchanteurs, à la culture riche... mais pays dans lequel un père est capable de tuer ses filles pour laver le déshonneur hypothétique de sa famille... grrrrrr... ça me fait enrager cette domination absurde des hommes...

MULTAN, Pakistan (AP) - Nazir Ahmed a assassiné sa belle-fille de 25 ans qu'il accusait d'adultère puis, par principe de précaution afin qu'elles ne l'imitent pas, il a égorgé ses trois filles âgées de quatre à huit ans. Et il n'a qu'un regret: ne pas avoir éliminé l'homme qui, à ses yeux, a déshonoré sa famille.

Cet ouvrier de 40 ans qui vit dans un village du Pendjab, au Pakistan, ne nie pas le quadruple meurtre qui lui est reproché. Il explique avoir acheté un couteau de boucher et une machette vendredi dernier après la prière de midi et les avoir cachés chez lui, à Gago Mandi, jusqu'au soir.

Il a alors décidé de laver l'honneur de sa famille, sali selon lui par Muqadas, la fille que sa femme avait eue avec son frère, décédé il y a 14 ans. Comme le veut la coutume, Nazir a épousé la veuve de son frère. Avec Rehmat Bibi, il a eu trois filles -Bano, Sumaira et Humaira, âgées respectivement de huit, sept et quatre ans. Et un fils de trois mois.

Nazir Ahmed accuse sa nièce et belle-fille Muqadas, âgée de 25 ans, d'avoir trompé son mari. Mais d'après les gens du village, la jeune femme a fui son époux qui la maltraitait et l'obligeait à travailler dans une usine de briques.

Vendredi soir, Rehmat a été réveillée par un hurlement. Elle a vu Nazir couper la gorge de Muqadas avec une machette. Impuissante, serrant son bébé dans les bras, elle l'a ensuite vu tuer ses trois autres filles. Entre chaque meurtre, son mari lui montrait le couteau ensanglanté, lui interdisant d'intervenir ou d'appeler au secours.

"J'ai pensé que les filles cadettes feraient la même chose que leur soeur aînée et donc qu'elles devaient être éliminées", a-t-il déclaré à l'Associated Press durant son transfert vers une prison de Multan, à l'issue de sa garde à vue.

"Nous sommes des gens pauvres et nous n'avons rien d'autre à protéger que notre honneur", a-t-il tenté de justifier, les mains menottées, dans le fourgon de police.

"Les femmes sont traitées comme des biens et ceux qui commettent ces crimes contre elles ne sont pas punis", déplore Kamla Hyat, qui dirige la Commission des droits de l'Homme du Pakistan. "Les mesures prises par notre gouvernement n'ont pas changé grand chose". AP