02 février 2006

...et en plus elle était belle...

vous deviez pouvoir cliquer sur les photos pour entendre la dame, mais des fois ça marche, des fois pas...
RV sur http://www.wolaver.org/Humor/jenkins
en espérant que vous aurez plus de chance...

Par bonheur, la plupart des amateurs d'art vocal ont le sens de l'humour. Bien entendu, nombre de tentatives de chant "comique" ont déjà eu lieu, mais souvent, les résultats les plus drôles sont obtenus par ceux qui pensent vraiment être bourrés de talent.
L'un d'entre eux fut Madame Florence Foster Jenkins, née aux alentours de 1868, ce qui veut dire qu'à la date de réalisation de ces enregistrements (1940) elle avait bien plus de 60 ans. Demeurant à Manhattan, son mari –richissime- lui interdisait de chanter en public. Elle s'empressa de le faire dès sa mort (à lui) en donnant des récitals auxquels elle conviait ses amis. Elle donna même un concert à guichets fermés à Carnegie Hall le 25 octobre 1944. Lors de ses concerts, Madame Jenkins opérait de nombreux

changements de costumes, apparaissant sur une scène joliment décorée d'un piano et de plusieurs palmiers, sous les applaudissements – et les rires. Une fois le calme revenu, elle commençait à chanter, bientôt couverte par le brouhaha du public. Ce qui ne la gênait guère. Elle continuait à chanter, inconsciente de l'effet qu'elle produisait. Elle affirmait que ceux qui faisaient du bruit étaient en fait des rivaux jaloux. Un jour, après une magnifique interprétation d'un chant intitulé Cavelitos pour lequel elle portait un panier de pétales de fleurs qu'elle jetait lascivement sur le public, elle fut bissée… mais n'avait plus de pétales. Elle et son fidèle pianiste passèrent donc dans les rangs pour récupérer les pétales pour permettre à Madame de rechanter… Jenkins réalisa une série d'enregistrements aux Melotone Recording Studios de New York, dans le but de les vendre à ses amis et admirateurs. Le premier fut l'air de "La Reine de la Nuit" de la Flûte Enchantée de Mozart. A l'écoute du test-pressing (matrice qui sert à fabriquer les disques vinyles, NdT), elle appela le studio car elle était gênée par "une note". Il lui fut répondu de ne pas s'inquiéter d'une note en particulier, et rassurée, donna son feu vert à la gravure des disques. Résultat : l'un des enregistrements les plus hilarants jamais réalisés! Le critique Robert Bagar du New York World-Telegram dit d'elle, "Elle était excessivement heureuse dans son travail. Dommage que si peu d'artistes le soient. Et son bonheur est résolument communicatif…"