27 mars 2006

malheureusement c'était vrai...


Souvenez-vous du post sur Bernadette qui avait payé ses frais de déplacement avec un chèque opération pièces jaunes... à nuancer toutefois avec ce qui suit. Sachant que je ne sais pas qui l'a rédigé.

"Marcel Magnon, conseiller municipal PC de Montélimar, confirme que le texte émane bien de lui. Il semblerait qu'il ait été publié une première fois sur le site perso du Parti Communiste de la Drôme puis qu'il ait ensuite connu une propagation importante par e-mail.
Mais le discours du Conseiller n'est pas isolé, Le Canard Enchaîné et
Charlie Hebdo (entre autres) ayant relaté des faits similaires dans
leurs éditions respectives.
A partir du moment où l'on touche à un discours politique, le regard
porté est forcément subjectif et le message peut rapidement prendre
des allures partisanes.
C'est incontestablement le cas avec cet e-mail, rédigé par un homme
d'un bord politique opposé à celui de la personne mise en cause et qui
comporte, nous allons y venir, de nombreux raccourcis.
Il est d'usage (surtout en France) de taper sur les associations
humanitaires.
Cela permet de justifier sa pingrerie et accessoirement
de ne pas donner de son temps à des associations qui manquent
cruellement de bénévoles.
De tristes rumeurs entachent ainsi régulièrement la réputation des
actions humanitaires :
Certaines sont avérées : scandale de l'ARC en 1996.
D'autres sont de pures diffamations : Kouchner en Ferrari.
La plupart extrapolent un fait isolé de son contexte pour tirer à
boulets rouges sur un concurrent et le cas présent l'illustre
parfaitement.
En effet, le passage du TGV dans une ville n'est pas "rentable" en
lui-même
, le message est donc en partie vrai. Mais, en contrepartie,
il attire l'attention des médias
, la sympathie des gens et au final
les tirelires se remplissent et l'argent va aux enfants malades : il
est donc faux de penser que la Fondation est déficitaire comme on nous
le laisse supposer.
Par ailleurs, la plupart des frais occasionnés par ces manifestations
sont réglés par les entreprises partenaires
de l'opération (SNCF, La
Poste, BDF, etc.), ces frais concernent également les dépenses en
hôtellerie / restauration. Enfin, concernant la partie du message
consacrée au "coût du personnel des services techniques de la ville et
de la police municipale", la solution la plus économique serait sans
aucun doute de n'organiser aucune manifestion d'aucune sorte (et
surtout pas dans l'humanitaire, ça coûte trop cher et ça rapporte rien
!). Mais il est peu probable que M. Magnon ne s'engage dans cette voie
un peu glissante...
Toutes les associations dépensent de l'argent pour des opérations
d'appel aux dons. Toutes les associations ont des dépenses pour leur
personnel, leurs locaux et leurs frais généraux. On estime ainsi que
ces frais s'élèvent entre15 et 30% des sommes récoltées.
En 2004, la Fondation de Bernadette Chirac a affecté plus de 39% des recettes à des postes annexes. C'est trop, beaucoup trop (sur 100
euros, 39 ne vont pas aux enfants, soit 14 points de plus que les
Restos du Coeur). Il est donc tout à fait légitime de rester perplexe
quant à la balance recettes - dépenses
de l'association, et nul doute
qu'un contrôle de gestion rigoureux permettrait certainement de
rentrer dans des normes un peu plus acceptables...

Cependant rester sur ce constat est réducteur et forcément simpliste.
Il faut aussi compter sur la spécificité de l'opération Pièces Jaunes
: il est beaucoup moins onéreux de recevoir des virements bancaires
que des pièces de 2 centimes. Si la logistique de collecte est la
même, la rentabilité est bien moindre. Si les gens mettaient des
billets de 100 euros à la place de leur monnaie dans les tirelires, le
taux de frais logistiques serait assurément moins élevé. L'autre
spécificité des pièces jaunes est de vouloir créer un élan de
solidarité par des enfants pour des enfants malades... Et là, il est
bien difficile d'opposer une bête question de rentabilité à cet
argument !

Quant à l'aspect politique de ce mail :

Il est teinté de pré-campagne pour les élections municipales de
Montélimar, ce qui le rend pour le moins suspect.
La première Dame de France est un personnage issu de la vie politique.
Il est indéniable qu'elle promeut ainsi son image lors de ces
opérations (idem pour ses célèbres compagnons de wagons), il est plus
que compréhensible que cela puisse agacer ses détracteurs.

Finalement, pour ses futurs voyages, on ne saurait trop conseiller à
Bernadette d'opter pour des hôtels abordables et de se restaurer à la
bonne franquette. Cet état d'esprit aurait plusieurs aspects positifs
: Elle aurait ainsi un aperçu on ne peut plus juste de la France d'en bas
Son image s'en trouverait grandie
Les partenaires de l'association dépenseraient moins en notes de frais

De votre côté, chers internautes, n'oubliez pas que si vous trouvez le
temps de transférer ce genre de messages, vous avez probablement la
possibilité d'en consacrer également à des associations (quelles
qu'elles soient). Promis, vous en tirerez une réelle satisfaction.
Le Canard Enchainé, éd. du 22/02/2006
PiecesJaunes.com
FondationHopitaux.fr "