20 février 2006

Une certaine idée de la justice


Les cinq hommes qui siègent à la plus haute institution judiciaire italienne ont rendu un jugement accordant des circonstances atténuantes à un homme coupable d'avoir violé une adolescente car sa victime avait déjà eu des expériences sexuelles. La décision de la Cour de cassation a déclenché un véritable tollé, notamment chez les associations de protection de victimes.

La Cour avait été saisi par l'auteur du viol, un ancien drogué âgé de 41 ans. Il avait été condamné en novembre 2001 à une peine de trois ans et quatre mois de réclusion pour avoir forcé, sous la menace de violences, la fille de sa compagne, âgée de 14 ans, à un rapport oral. En 2003, il avait demandé une réduction de peine, qui lui avait été refusée par la cour d'appel au motif que "la nature non-naturelle du rapport sexuel" allait empêcher "le développement harmonieux de la vie sexuelle de la victime". C'est cette décision que le violeur a attaquée devant la Cour suprême, arguant que la jeune fille avait déjà eu des rapports sexuels avec d'autres hommes avant le viol.

Les juges de la Cour suprême lui ont donné raison, estimant que "les dommages causés par la violence sexuelle sont moins graves si la victime a déjà eu des rapports sexuels avec d'autres hommes avant sa rencontre avec le violeur", et que le violeur pouvait donc bénéficier d'une circonstance atténuante.

RÉACTIONS INDIGNÉES

Cette décision a suscité l'indignation des associations d'aide aux victimes de violences et de nombreuses personnalités politiques, dont la ministre pour l'égalité des chances. "Il est inconcevable qu'il puisse y avoir deux poids et deux mesures pour un délit aussi grave qui brise la vie d'une femme et de sa famille, selon que la victime est encore vierge ou non", s'est scandalisée Maria Gabriella Carnieri, présidente de l'association italienne Téléphone rose, qui aide les femmes victimes de violences ou d'abus.

Les associations dénoncent une décision qui va à contre-courant des expertises psychologiques. "A 13 ou 14 ans, on est encore une enfant", s'exclame la psychologue Maria Rita Parsi. "Il s'agit d'un vrai abus, qui doit être poursuivi comme un acte de pédophilie".

4 Comments:

Blogger Sylv1 said...

Ca s'rait p't'êt' bien d'avoir une femme ou deux dans ce genre de "haute autorité"...

M'enfin, bon, on est chez Berlusgrosconi, quand même...

10:46 AM  
Blogger Onnélàonnélà said...

ou alors que ces messieurs aient une fille de 13/14 ans, histoire qu'ils recollent à la réalité... mais forcément des vieux croulants de 80 ans, ce genre d'affaires ça les fait fantasmer... L.

11:01 AM  
Blogger Sylv1 said...

En tout cas, sur le plan bloguesque, c'est top : la photo aux couleurs du pays illustre au mieux l'article !

12:34 PM  
Blogger Onnélàonnélà said...

MERCI MERCI, j'ai fait pas mal de recherches pour ça... :P
L.

12:47 PM  

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