29 janvier 2006

Le chikungunya



Depuis mars dernier, la Réunion connaît une épidémie de Chikungunya. Cette maladie virale (et non-mortelle) est transmise à l'homme par le moustique. C'est un véritable fléau, qui vous cloue au lit. Près de 6 000 cas ont déjà été signalés.
Le Chikungunya se caractérise par de la fièvre, un état de fatigue général et des douleurs musculaires et articulaires très handicapantes. Des éruptions cutanées sont parfois observées. Le virus, dont la durée d'incubation est de 4 à 7 jours, n'est pas transmissible d'homme à homme.

Mais passons aux choses sérieuses : comment se protéger du Chikungunya:
Comment se prémunir contre les agressions du diptère ?
La première mesure de défense consiste à se couvrir au maximum les parties du corps et porter des vêtements amples, manches longues et pantalons. S’asperger de répulsifs ou pulvériser sa case d’insecticides constituent aussi des modes de protection individuelle à l’efficacité prouvée... Mais la solution la plus simple, la moins chère et la plus efficace reste encore la traditionnelle moustiquaire. Parce qu’il est important de choisir les bons remèdes, voici un tour d’horizon de produits disponibles sur le marché...


LES SPRAY RÉPULSIFS
Les sprays répulsifs sont des substances que l’on applique sur la peau exposée ou sur les vêtements afin d’éviter un contact avec les moustiques. Certains de ces sprays sont composés d’extraits naturels, comme la citronnelle ou le géranium. D’autres sont composés de substances synthétiques, beaucoup plus efficaces. Ces répulsifs contiennent un principe actif qui éloigne les insectes sans toutefois les tuer. Il peut s’agir du EHD (efficace à une concentration de 30 à 50%), du DEET (à 35-50%) ou du DMP (à 40%). Toxiques (surtout pour les plus efficaces), ils peuvent représenter un danger pour l’homme, dans le cas d’une utilisation trop répétée, par exemple. D’ailleurs, les répulsifs cutanés sont contre-indiqués pour les nourrissons de moins de trois mois et les femmes enceintes. Mieux vaut donc demander l’avis d’un pharmacien pour l’achat de ce type de produit. Le répulsif doit être appliqué sur le cou, les poignets et les chevilles en évitant de toucher les muqueuses (le nez et les yeux). Une fois sur la peau, il peut rester efficace de 15 minutes à 8 heures, en fonction d’un certain nombre de facteurs comme le climat, le taux d’humidité ou la formulation du produit. En général, il est conseillé de renouveler l’application cutanée du produit toutes les 8 heures. Enfin, appliqué sur des vêtements, le répulsif reste plus longtemps efficace.
LES SERPENTINS
Les serpentins, ou spirales à brûler, constituent l’exemple le mieux connu des vaporisateurs d’insecticides, dont le principe actif est généralement un pyréthrinoïde de synthèse. Ils se vendent tellement à la Réunion que l’on risque parfois de ne plus en trouver. Ils peuvent être utilisés sous une véranda ou dans une pièce aérée et protègent normalement pendant 6 à 8 heures. On peut trouver ces serpentins dans les supermarchés, les pharmacies ou les épiceries de quartier.

LES DIFFUSEURS ÉLECTRIQUES
Il ne faut pas hésiter à utiliser des diffuseurs électriques, ils protègent une chambre pendant plusieurs nuits (8 à 10 heures par nuit) en diffusant régulièrement un insecticide inoffensif (alléthrine ou pyréthroide). Néanmoins, pour la chambre de bébé, il est conseillé de ne pas en faire une utilisation prolongée. Il existe un dispositif plus élaboré, tout aussi efficace : la plaquette insecticide diffusante, qui libère l’insecticide par évaporation lorsqu’elle est placée sur une grille chauffée électriquement. Les plaquettes contiennent généralement un indicateur coloré qui s’évapore au même rythme que l’insecticide.

LES BOMBES INSECTICIDES
Les bombes insecticides permettent d’abattre efficacement et immédiatement les insectes. Elles contiennent une formulation insecticide et un gaz propulseur qui la diffuse sous forme d’aérosol dans la pièce. Elles offrent une protection de très courte durée, juste quelques minutes après leur pulvérisation mais elles sont utiles, par exemple, avant d’entrer dans une pièce, ou avant d’aller dormir pour tuer tout insecte ayant pu pénétrer dans la pièce pendant la journée. Elles complètent donc l’action rémanente des diffuseurs d’insecticides électriques, par exemple...

LES CREÈMES, LAIT ET GELS
Les crèmes, laits et gels sont aussi efficaces que les sprays, voire plus, à condition de contenir comme principe actif du EHD à une concentration importante, du DEET ou du DMP. Ces produits s’appliquent sur la peau de préférence une heure avant le coucher du soleil puis au moment d’entrer dans son lit.

LA TRADITIONNELLE MOUSTIQUAIRE
Les toiles moustiquaires constituent la solution idéale pour se protéger, qu’elles soient ou non imprégnées d’insecticide (voir par ailleurs). On en trouve au mètre ou prêt à poser, dans les boutiques de tissus et les pharmacies. La dimension des mailles et la résistance du matériau sont des points importants : les mailles doivent être inférieures à 1,5 mm. Appliquées aux portes et fenêtres ou placées autour du lit, c’est l’idéal pour protéger les jeunes enfants et les femmes enceintes qui ne peuvent pas toujours utiliser les autres mesures de prévention contre le chikungunya. Pour un maximum de protection, assurez-vous quand même que la moustiquaire ne soit pas déchirée ou trouée et n’oubliez pas de rabattre les bords sous le matelas.

PRODUITS "GOBE-MOUCHES"
Par les temps qui courent, force est de constater que la panoplie d’anti-moustiques vendue dans les commerces et les parapharmacies a tendance à se développer presque aussi vite que l’épidemie. Pourtant, tous sont loin d’avoir prouvé une quelconque efficacité. Alors, restez vigilants...
Huiles essentielles : aucunes d’entre elles n’a l’efficacité du DEET. Certaines plantes contiennent des huiles essentielles qui s’évaporent et éloignent les moustiques. Il s’agit entre autres de la citronnelle, du cèdre, du géranium, de la lavande, du pin, de la menthe, de la cannelle, du thym et de l’ail. La protection cutanée offerte dure rarement plus de deux heures et est très faiblement efficace...
Lampes à ultraviolets : elles peuvent tuer beaucoup d’insectes (papillons, mouches, moucherons, etc.) mais pas toujours ceux qui transmettent des maladies...
Bracelets anti-moustiques : les avis divergent sur l’efficacité de ce produit. Ces bracelets existent depuis près d’un an en métropole. A base d’huiles essentielles (girofle, lavande, citronnelle, géranium bourbon, etc.) et de molécules de support (vanilline et mentho carboxamide), ils se portent au choix, à la cheville ou au poignet. L’effet durerait 30 jours (15 pour une performance maximale). “On ne peut pas dire que ce soit un produit 100% efficace mais disons que sur 100 moustiques, le risque d’être piqué redescend alors à 10”, avance une pharmacienne. Ouf, on est rassuré...
Patch et lingettes : il y avait le patch anti-tabac, maintenant il y a aussi le patch anti-moustiques. Le principe est simple (mais l’effet n’est pas le même). Le patch diffuse des émanations de citronnelle réputée détestée par les moustiques, le tout, pendant six heures. Efficacité douteuse... Un peu comme les lingettes répulsives. Là, il ne s’agit pas de citronnelle mais bien de substances synthétiques. Cependant, la durée d’action est moindre comparée à un spray ou à une crème.
Les ultrasons : ils n’ont aucune efficacité prouvée contre les moustiques. Attention enfin aux répulsifs type sprays, crèmes et gels vendus dans le commerce, car ils ne sont pas soumis aux même contrôles que ceux vendus en pharmacie. Trop souvent, si les principes actifs sont bien présents, les concentrations ne sont en revanche pas précisées. D’où le risque de se procurer un produit sans grande efficacité...